A l’occasion du colloque parlementaire organisé à son initiative le 18 décembre sur l’emploi des seniors, le député des Hauts-de-Seine Jacques Kossowski (UMP) a lancé l’idée de quota de salariés seniors dans les entreprises et les administrations.
Dans son discours de clôture des débats, le député-maire de Courbevoie a rappelé que la France occupait la quinzième place en Europe pour l’emploi des seniors avec un taux d’activité de seulement 36,8%. Pour le député, il est urgent de réagir : « Alors que l’allongement de la durée du travail est inéluctable pour sauvegarder notre système de retraite, l’âge est aujourd’hui la première cause de discrimination sur le marché de l’emploi.
Pour sortir de cette contradiction, il faut des décisions à la fois fortes et symboliques. La création de quotas de salariés seniors pourrait être une de ces mesures car elle me semble de nature à changer radicalement la perception de l’âge dans l’entreprise, et au-delà de l’entreprise, dans la société. »
Des quotas variables selon les secteurs
« Naturellement, ce quota devrait pouvoir être adapté aux réalités des différents secteurs économiques, notamment parce que la pénibilité n’est pas la même selon les activités. Il me paraîtrait donc indispensable de laisser les partenaires sociaux définir les catégories d’âge visées et le pourcentage de salariés seniors en fonction des spécificités propres à chaque branche.
L’Etat pourrait aussi contribuer au dispositif, en apportant une contrepartie aux entreprises qui appliqueraient ces quotas par un allègement de charges sociales.
Cette solution aurait le mérite de s’inscrire dans le droit fil de la Charte de la diversité, qui a déjà été adoptée par 40 grandes entreprises françaises. Qui plus est, elle est de plus réclamée par des collectifs de seniors.
Quand à sa durée d’application, une fois que les quotas auront produit leurs effets, le législateur pourrait décider de les supprimer.
Il y a quelques années, l’Assemblée nationale s’est penchée sur la place des femmes dans la vie politique. La solution qui a consisté a imposé la parité a depuis fait ses preuves : aujourd’hui, grâce à cette mesure, les mentalités ont bel et bien évolué et je suis convaincu que même si la parité est levée, les femmes resteraient fortement présentes en politique. C’est ce que nous devons arriver à faire avec les seniors. »
Communiqué de presse du 18 décembre 2006