Certes, le droit de grève est constitutionnel, mais est-il pour autant acceptable que les cheminots appellent à la radicalisation du mouvement contre la réforme des retraites alors qu’ils continuent à bénéficier d’un « régime spécial » avantageux et, de surcroît, non concerné par le texte actuellement en discussion au Parlement ?
Certes, le droit de grève est constitutionnel, mais est-il normal que les Français soient une nouvelle fois privé des services qui leur sont dus pour la simple raison qu’ils sont financés par leurs impôts ? Quel sens les syndicats et partis de gauche donnent-ils aujourd’hui à l’expression « service public », et qu’est devenu le principe de continuité de celui-ci ?
Certes, le droit de grève est constitutionnel, mais est-ce respecter le suffrage universel que de contester la légitimité des résultats électoraux de 2007 par la clameur de la rue ? Nicolas Sarkozy et la majorité parlementaire ne sont pas des usurpateurs. Il faut tout de même rappeler qu’ils ont été élus démocratiquement et ne font qu’exercer le mandat que les urnes leur ont accordé. En quoi les manifestations, quand bien même elles rassembleraient 3, 4 ou même 5 millions de personnes (lycéens sans droit de vote compris !), pourraient-elles remettre en cause le choix exprimé dans le secret de l’isoloir par près de 19 000 000 d’électeurs en faveur du président de la République ? Que l’opposition soit plus respectueuse des institutions et du calendrier républicain ! Que la contestation ait la patience d’attendre 2012, et alors elle pourra voter massivement pour le candidat qui s’engagera sur un retour de la retraite à 60 ans ! À supposer, bien évidemment, que ce candidat existe !
Jacques Kossowski
Maire de Courbevoie
Député des Hauts-de-Seine
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